Par Bruno Charbonneau – Depuis 2012, plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest ont vécu des attaques violentes qui suggèrent l’importance grandissante du problème « terroriste » dans la région. Le problème n’est pas apparu subitement, mais une rébellion au nord du Mali et un coup d’État à Bamako en 2012 suivis de l’opération française Serval en 2013 ont sans nul doute constitué un tournant. Pour certains, notamment les services américains, le conflit malien confirmait leur prédiction annoncée depuis la fin de la guerre froide à propos de la montée et de la venue du « terrorisme » djihadiste en Afrique de l’Ouest, notamment au Sahel-Sahara. Le débordement transfrontalier du conflit entre l’État nigérian et Boko Haram (surtout au Cameroun, au Niger et au Tchad), qui avait auparavant été largement ignoré au delà de la région, alimentait aussi cette interprétation.